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le waikato sort de ce lac apr s l'avoir travers dans toute sa largeur or du confluent au lac le fleuve se dveloppe sur un parcours de cent vingt milles environ paganel s'adressant en franais john mangles pour ne pas atre compris des sauvages le pria d'estimer la vitesse du canot john la porta trois milles peu pr s par heure
ma lettre vous a t apporte par un convict nomm ben joyce non par un matelot appel ayrton quartier ma tre du britannia oui ayrton ben joyce c'est le mame individu eh bien que disait cette lettre elle me donnait l'ordre de quitter melbourne sans retard et de venir croiser sur les c tes orientales de de l'australie
et quand tenterons nous cette derni re chance demanda lady helena ce soir mame rpondit paganel l'heure des plus paisses tn bres c'est convenu rpondit mac nabbs paganel vous ates un homme de gnie et moi qui ne me passionne gu re d'habitude je rponds du succ s
au pied mame de la cordill re commence la plaine des pampas elle peut se diviser en trois parties la premi re s'tend depuis la cha ne des andes sur un espace de deux cent cinquante milles couvert d'arbres peu levs et de buissons la seconde large de quatre cent cinquante milles est tapisse d'une herbe magnifique et s'arrate cent quatre-vingts milles de
pendant les deux journes suivantes celles du et du octobre le voyage s'accomplit sans incidents mame monotonie et mame strilit du terrain jamais paysage ne fut moins vari jamais panorama plus insignifiant
il m'a demand si nous allions soit carmen soit mendoza rpondit paganel et il s'tonne fort de ma rponse ngative sa double question au fait notre route doit lui para tre fort trange reprit glenarvan je le crois il dit que nous n'allons nulle part
s de lui neuf guerriers d'un moindre rang mais arms l'air farouche quelques-uns souffrant encore de blessures rcentes demeuraient dans une immobilit parfaite envelopps de leur manteau de phormium trois chiens de mine sauvage taient tendus leurs pieds les huit rameurs de l'avant semblaient atre des serviteurs ou des esclaves du chef ils nageaient vigoureusement
la date de sa captivit l'endroit mame o il devait atre tout jusqu la phrase patagone employe pour exprimer son courage se rapportait videmment au capitaine harry grant le lendemain octobre les voyageurs reprirent avec une animation nouvelle la route de l'est
nom sinistre en langue indig ne qui signifie â celui qui mange les membres de son ennemi â il tait brave audacieux mais sa cruaut galait sa valeur il n'y avait aucune piti attendre de lui son nom tait bien connu des soldats anglais et sa tate venait d'atre mise prix par le gouverneur de la nouvelle zlande
a-t-il compris demanda glenarvan nous verrons bien rpondit paganel mais s'il n'a pas compris j'y renonce â thalcave ne bougeait pas il ne parlait pas davantage ses yeux restaient attachs aux figures traces sur le sable que le vent effaait peu peu
pendant dix minutes la petite troupe s'leva par un mouvement insensible vers les plateaux suprieurs john n'apercevait pas encore le sombre taillis mais il devait en atre moins de deux cents pieds
au milieu de ses guerriers et glenarvan le reconnut le chef s'avana jusqu'au pied du c ne par le c t respect des laves mais il n'en franchit pas le premier chelon l les bras tendus comme un sorcier qui exorcise il fit quelques grimaces dont le sens n'chappa point aux prisonniers ainsi que l'avait prvu paganel
les travailleurs se firent des leviers avec les pieux arrachs l'intrieur de l'oudoupa et ils attaqu rent vigoureusement la masse rocheuse sous leurs efforts simultans le roc ne tarda pas s'branler ils lui creus rent une sorte de petite tranche sur le talus du mont afin qu'il p t glisser par ce plan inclin
cependant glisser comme un serpent sur cette crate incline les fugitifs n'allaient pas vite quand john mangles eut atteint le point le plus abaiss vingt-cinq pieds peine le sparaient du plateau o la veille campaient les indig nes puis l'arate se relevait par une pente assez roide et montait vers un taillis pendant l'espace d'un quart de mille
on marcha rapidement nanmoins et vers six heures les cordill res loignes de quarante milles prsentaient un aspect noirtre dj perdu dans les brumes du soir les voyageurs taient un peu fatigus de leur route qui pouvait atre estime trente-huit milles aussi virent ils avec plaisir arriver l'heure du coucher ils camp rent sur les bords du
deux cents pieds au-dessus du sommet john mangles et son matelot atteignirent la prilleuse arate dfendue si obstinment par les indig nes si par malheur les maoris plus russ que les fugitifs avaient feint une retraite pour les attirer jusqu eux s'ils n'avaient pas t dupes du phnom ne volcanique c'tait en ce lieu mame que leur prsence se rvlerait
toutefois cette partie basse fut franchie sans accident et les voyageurs commenc rent remonter en silence le bouquet de bois tait invisible mais on le savait l et pourvu qu'une embuscade n'y f t pas prpare glenarvan esprait s'y trouver en lieu s
dix milles au-dessus du confluent la carte de paganel indiquait sur la rive gauche le rivage de kirikiriroa qui s'y trouva en effet kai koumou ne s'arrata point il fit donner aux prisonniers leurs propres aliments enlevs dans le pillage du campement quant ses guerriers ses esclaves et lui ils se content rent de la nourriture indig ne de foug res comestibles le
eh bien â lui demanda paganel thalcave ne parut pas l'entendre paganel voyait dj un sourire ironique se dessiner sur les l vres du major et voulant en venir son honneur il allait recommencer avec une nouvelle nergie ses dmonstrations gographiques quand le patagon l'arrata d'un geste
en sa qualit de guide thalcave devait donc s'tonner de voir que non seulement il ne guidait pas mais qu'on le guidait lui mame cependant s'il s'en tonna ce fut avec la rserve naturelle aux indiens
il n'aurait pu le deviner si le mot â taupoâ frquemment rpt entre le chef et ses guerriers n'e t veill son attention il consulta sa carte et vit que ce nom de taupo s'appliquait un lac cl bre dans les annales gographiques et creus sur la portion la plus montagneuse de l le l'extrmit mridionale de la province d'auckland
je veux dire rpondit tom austin que lorsque le quartier ma tre ayrton apprit le lendemain de l'appareillage la destination du duncan ayrton s'cria glenarvan il est donc bord oui votre honneur ayrton ici rpta glenarvan regardant john
padre â rpondit le patagon dont le regard s'claira il prit l'enfant dans ses bras l'enleva de son cheval et le considra avec la plus curieuse sympathie son visage intelligent tait empreint d'une paisible motion mais paganel n'avait pas termin son interrogatoire ce prisonnier o tait il que faisait-il quand thalcave en avait-il entendu parler
puis sur un nouvel effort de rames les canots faisaient tate au courant et volaient la surface des eaux un phnom ne curieux vint pendant cette journe marquer la navigation du fleuve vers quatre heures l'embarcation sans hsiter sans retarder sa course guide par la main ferme du chef se lana travers une valle troite
eh bien paganel est-ce que vous ne pourriez pas lui expliquer le but de notre expdition et quel intrat nous avons marcher toujours vers l'est ce sera fort difficile rpondit paganel car un indien n'entend rien aux degrs terrestres et l'histoire du document sera pour lui une histoire fantastique mais dit srieusement le major sera-ce l'histoire qu'il ne comprendra pas ou l'historien
plusieurs fois la route suivie par l'expdition coupa des sentiers de la pampa entre autres une route assez importante celle de carmen mendoza reconnaissable aux ossements d'animaux domestiques de mulets de chevaux de moutons ou de boeufs qui la jalonnaient de leurs dbris dsagrgs sous le bec des oiseaux de proie et blanchis l'action dcolorante de l'atmosph
le dsagrment car une poussi re impalpable se dgageait de ces innombrables medanos et pntrait travers les paupi res si bien fermes qu'elles fussent ce phnom ne dura pendant une grande partie de la journe sous l'action des vents du nord
mais ce soir la nuit nous ressusciterons nous quitterons notre tombeau nous fuirons ces barbares peuplades â on se figurerait difficilement la joie qui rgna dans l'oudoupa l'espoir avait repris tous les coeurs ces courageux voyageurs oubliaient le pass oubliaient l'avenir pour ne songer qu'au prsent et pourtant cette tche n'tait pas facile de gagner quelque tablissement europen au milieu de ces contres inconnues mais
que nous avons t victimes de notre profanation que le courroux cleste nous a frapps en un mot que nous sommes morts et d'une mort terrible croyez-vous qu'il abandonne ce plateau du maunganamu pour retourner son village
elles ne s'ouvrent que devant la proue des pirogues insulaires c'est peine si quelque audacieux touriste a pu s'aventurer entre ces rives sacres l'acc s du haut waikato para t atre interdit aux profanes europens
des â chanaresâ des genats sauvages et toute esp ce d'arbres pineux dont la maigreur trahissait dj l'infertilit du sol le la journe fut fatigante il s'agissait de gagner le rio colorado
par la difficult de traduire certaines particularits et d'expliquer un sauvage demi ignorant des dtails fort peu comprhensibles pour lui le savant tait curieux voir il gesticulait il articulait il se dmenait de cent faons et des gouttes de sueur tombaient en cascade de son front sa poitrine
une pareille troupe devait sembler suspecte quiconque se hasardait seul dans la plaine au bandit dont la prudence s'alarmait la vue de huit hommes bien arms et bien monts comme au voyageur qui par ces campagnes dsertes pouvait voir en eux des gens mal intentionns
puis la fume sulfureuse se dissipa et un air pur sollicit par la rapidit du courant vint rafra chir les poitrines haletantes la rgion des sources tait passe avant la fin du jour deux rapides furent encore remonts sous l'aviron vigoureux des sauvages celui d'hipapatua et celui de tamatea le soir
avait perdu quelque chef de haute valeur qu'elle tenait particuli rement reprendre et il ne se trompait pas le lendemain l'embarcation remonta le cours du fleuve avec une nouvelle rapidit dix heures elle s'arrata un instant au confluent du
et de certains moments o faiblissait le fracas de l'ruption on les entendait hurler leur cri sacramentel â tabou tabou tabou â cependant une norme quantit de vapeurs de pierres enflammes et de laves s'chappait de ce crat re
quant au chef qui dirigeait l'embarcation nul doute possible sur son illustration l'os aigu d'albatros qui sert aux tatoueurs maoris avait en lignes serres et profondes sillonn cinq fois son visage il en tait sa cinqui me dition et cela se voyait sa mine hautaine
thalcave ne s'tait pas tromp et pendant la nuit qui fut assez pnible pour des gens abrits d'un simple poncho le pampero souffla avec une grande force les chevaux se couch rent sur le sol et les hommes s'tendirent pr s d'eux en groupe serr
dbarquer ses prisonniers et les hommes eurent les mains lies les femmes rest rent libres tous furent placs au centre du campement auquel des brasiers allums firent une infranchissable barri re de feux avant que
tout ce monde ail jouissait en paix des loisirs que lui laissait l'absence des hommes chasss ou dcims par la guerre pendant cette premi re partie de son cours le waikato coulait largement au milieu de vastes plaines mais en amont les collines puis les montagnes allaient bient t rtrcir la valle o s'tait creus son lit
et le major gardant un imperturbable srieux laissa paganel en proie aux plus poignantes inquitudes un court entretien eut lieu entre mac nabbs et miss arabella
o nous resterons trois jours quatre jours cinq jours s'il le faut c'est dire jusqu'au moment o les sauvages convaincus de notre mort abandonneront la partie mais s'ils ont l'ide de constater notre chtiment dit miss grant s'ils gravissent la montagne
cependant la guerre a d se porter dans la province de taranaki et selon toute probabilit les troupes sont masses du c t du lac au revers des montagnes l o s'est concentr le foyer de l'insurrection dieu le veuille â dit
leur apprit la prsence du quartier ma tre son bord en mame temps il annona son intention de le faire compara tre devant eux â puis-je me dispenser d'assister cet interrogatoire demanda lady helena je vous avoue mon cher edward que la vue de ce malheureux me serait extramement pnible c'est une confrontation helena rpondit
ce coup terrible avait frapp lord glenarvan au moment o il allait atteindre le port si dsir d'auckland et se rapatrier en europe cependant considrer son visage froid et calme on n'aurait pu deviner l'exc s de ses angoisses c'est que glenarvan dans les circonstances graves se montrait la hauteur de ses infortunes
trois heures quelques montagnes se dress rent sur la rive droite les pokaroa ranges qui ressemblaient une courtine dmantele sur certaines arates pic taient perchs des â pahsâ en ruines anciens retranchements levs par les ingnieurs maoris dans
ils taient l par milliers et sans doute plus d'un squelette humain y confondait sa poussi re avec la poussi re des plus humbles animaux jusqu'alors thalcave n'avait fait aucune observation sur la route rigoureusement suivie
tom austin le yacht de votre honneur mais oui tom le duncan et ce ben joyce qui est venu bord je ne connais pas ce ben joyce je ne l'ai jamais vu rpondit austin jamais
sortes de pierres sacres auxquelles les zlandais attachent quelque ide superstitieuse son c t reposait un fusil de fabrique anglaise et un â patou patouâ esp ce de hache double tranchant couleur d'meraude et longue de dix-huit pouces
mais les chevaux excits par leurs cavaliers firent une telle diligence que le soir mame par â â de longitude ils atteignirent le beau fleuve des rgions pampennes
l'empacha de retourner en france il e t craint d'exposer toute la socit de gographie dans sa personne aux plaisanteries des caricaturistes et des petits journaux en lui ramenant un secrtaire fra chement tatou le retour du capitaine en cosse fut salu comme un vnement national et harry grant devint l'homme le plus populaire de la vieille caldonie
on en est quitte pour quelques heures de rafales furieuses rassurez-vous donc mon cher ami au lever du jour le ciel aura repris sa puret habituelle vous parlez comme un livre paganel rpondit glenarvan et j'en suis un rpliqua paganel libre vous de me feuilleter tant qu'il vous plaira
vous n'allez donc pas carmen ajouta-t-il apr s un instant de silence non rpondit paganel ni mendoza pas davantage â en ce moment glenarvan ayant rejoint paganel lui demanda ce que disait thalcave et pourquoi il s'tait arrat
il faut renoncer peindre les sentiments de glenarvan et de ses amis quand rsonn rent leurs oreilles les chants de la vieille cosse au moment o ils mettaient le pied sur le pont du duncan le bag piper gonflant sa cornemuse attaquait le pibroch national du clan de malcolm et de vigoureux hurrahs saluaient le retour du laird son bord
vous parlez d'un prisonnier dit-il est-ce qu'il n'y en avait pas trois je ne sais rpondit thalcave et vous ne connaissez rien de la situation actuelle rien â ce dernier mot termina la conversation il tait possible que les trois prisonniers fussent spars depuis longtemps mais ce qui rsultait des renseignements donns par le patagon c'est que les indiens parlaient d'un europen tomb en leur pouvoir
le livre ne se trompait pas une heure du matin le vent tomba subitement et chacun put trouver dans le sommeil un repos rparateur le lendemain on se levait frais et dispos paganel surtout qui faisait craquer ses articulations avec un bruit joyeux et s'tirait comme un jeune chien ce jour tait le vingt quatri me d'octobre et le dixi me depuis le dpart de
chaque mot espagnol du patagon il le rptait en anglais de telle sorte que ses compagnons l'entendaient parler pour ainsi dire dans leur langue naturelle â et ce prisonnier demanda paganel c'tait un tranger rpondit thalcave un europen
le c ne tout entier ne s'ab merait il pas dans un gouffre de feu c'tait toucher l ces phnom nes dont la nature s'est rserv le monopole absolu paganel avait prvu ces difficults mais il comptait agir avec prudence et sans pousser les choses l'extrame il suffisait d'une apparence pour duper les maoris et non de la terrible ralit d'une ruption
deux heures du soir ses passagers entraient malcolm castle au milieu des hurrahs des highlanders il tait donc crit qu'harry grant et ses deux compagnons seraient sauvs que john mangles pouserait mary grant dans la vieille cathdrale de saint mungo
un homme deux langues un homme deux coeurs c'est dire faux en parole et faux en action dit paganel apr s avoir traduit ses compagnons cette belle image de la langue patagone et pourrons-nous dlivrer notre ami ajouta-t-il
depuis la province de wellington jusqu la province d'auckland il a donn son nom toutes ces tribus riveraines qui indomptables et indomptes se sont leves en masse contre les envahisseurs les eaux de ce fleuve sont encore peu pr s vierges de tout sillage tranger
fit le gographe qui le dos courb et les lunettes sur le front ressemblait un gigantesque point d'interrogation austin revint il tenait la main la lettre crite par paganel et signe par
enfin mis un jour au pied du mur par l'intraitable major il finit par lui confier sous le sceau du secret une particularit qui devait faciliter son signalement si jamais la police se mettait ses trousses
enfin le mai cinquante-trois jours apr s avoir quitt talcahuano john mangles releva les feux du cap clear le yacht embouqua le canal saint-georges traversa la mer d'irlande et le mai il donna dans le golfe de la clyde onze heures il mouillait
mais le fleuve puissant et calme avait bient t raison de la rageuse rivi re et il l'entra nait paisiblement dans son cours jusqu'au rservoir du pacifique lorsque les vapeurs se lev rent une embarcation se montra qui remontait le courant du
c'tait un canot long de soixante-dix pieds large de cinq profond de trois l'avant relev comme une gondole vnitienne et taill tout entier dans le tronc d'un sapin kahikatea un lit de foug re s che en garnissait le fond huit avirons l'avant le faisaient voler la surface des eaux pendant qu'un homme assis l'arri re le dirigeait au moyen d'une pagaie mobile
soudain il s'arrata recula presque il avait cru surprendre quelque bruit dans l'ombre son hsitation enraya la marche de ses compagnons il demeura immobile et assez pour inquiter ceux qui le suivaient on attendit dans quelles angoisses cela ne peut s'exprimer serait-on forc de revenir en arri re et de regagner le sommet du
cependant quelques mots changs glenarvan reconnut que la langue anglaise leur tait famili re il rsolut donc d'interroger le chef zlandais sur le sort qui leur tait rserv s'adressant kai koumou il lui dit d'une voix exempte de toute crainte â o nous conduis-tu chef
dit le major non vous dis-je il faut visiter vous ne visiterez pas vous avez peut atre cass reprit mac nabbs oui rpondit paganel qui se remit d'aplomb sur ses longues jambes mais ce que j'ai cass le charpentier le
la fureur volcanique ne se modrait pas d'paisses vapeurs jauntres se malaient aux flammes les torrents de lave serpentaient de toutes parts glenarvan l'oeil aux aguets le coeur palpitant glissa son regard tous les interstices de l'enceinte palissade et observa le campement des
en ce moment austin eut une sorte d'blouissement glenarvan lui parlait avec une telle assurance qu'il craignit de s'atre tromp en lisant cette lettre lui le fid le et exact marin aurait-il commis une pareille erreur il rougit il se troubla
cependant le canot remontait rapidement le cours du fleuve paganel que la mobilit de son caract re emportait volontiers d'un extrame l'autre avait repris tout espoir il se disait que les maoris leur pargnaient la peine de se rendre aux postes anglais et que c'tait autant de gagn
et il saisit la lettre des mains de glenarvan se frotta les yeux ajusta ses lunettes sur son nez et lut son tour â la nouvelle zlande â dit-il avec un accent impossible rendre tandis que la lettre s'chappait de ses doigts
john mangles paganel robert le major lui mame tous pleuraient et s'embrassaient ce fut d'abord de la joie du dlire le gographe tait absolument fou il gambadait et mettait en joue avec son insparable longue-vue les derni res pirogues qui regagnaient la c
combien cette journe parut longue chacun en compta les interminables heures tout tait prpar pour la fuite les vivres de l'oudoupa avaient t diviss et formaient des paquets peu embarrassants
certainement bien des vnements pouvaient surgir qui retarderaient ou empacheraient mame une telle ngociation mais le mieux tait encore d'en attendre l'issue en effet que pouvaient faire une dizaine d'hommes sans armes contre une trentaine de sauvages bien arms glenarvan d'ailleurs supposait que la tribu de
hymne national qui entra ne les maoris la guerre de l'indpendance la voix du chanteur pleine et sonore rveillait les chos des montagnes et apr s chaque couplet les indig nes frappant leur poitrine qui rsonnait comme un tambour reprenaient en choeur la strophe belliqueuse
pr s d'eux ils voulaient encore l'interroger â maintenant mon vieux tom dit glenarvan rpondez moi est-ce que cet ordre d'aller croiser sur les c tes de la nouvelle zlande ne vous a pas paru singulier si votre honneur rpondit austin j'ai t tr s surpris mais je n'ai pas l'habitude de discuter les ordres que je reois et
il sentait qu'il devait atre la force l'exemple de sa femme et de ses compagnons lui l'poux le chef prat d'ailleurs mourir le premier pour le salut commun quand les circonstances l'exigeraient profondment religieux il ne voulait pas dsesprer de la justice de dieu en face de la saintet de son entreprise
cela n'est pas douteux dit glenarvan et de quelle mort horrible nous menacez vous demanda lady helena de la mort des sacril ges mes amis rpondit paganel les flammes vengeresses sont sous nos pieds ouvrons leur passage quoi vous voulez faire un volcan
et cette nuit l par une loi d'quilibre les autres ruptions de l le durent perdre de leur intensit habituelle une heure apr s le dbut de ce volcan sur la sc ne du monde de larges ruisseaux de lave incandescente coulaient sur ses flancs on voyait toute une lgion de rats sortir de leurs trous inhabitables et fuir le sol embras
marin comme john mangles et qu'il reprendrait avec eux les grands projets du capitaine sous la haute protection de lord glenarvan mais tait il crit que jacques paganel ne mourrait pas garon probablement
o les berges dclives accusaient une certaine profondeur de l'eau le martin pacheur le â kotarâ des maoris guettait ces petites anguilles qui frtillent par millions dans les rivi res zlandaises o les buissons s'arrondissaient au-dessus du fleuve des huppes tr s fi res des rallecs et des poules sultanes faisaient leur matinale toilette sous les premiers rayons du soleil
t quelques fissures et des jets de vapeur br lante leur apprirent que la place devenait prilleuse mais un suprame effort arracha le bloc qui glissa sur la pente du mont et disparut aussit t la couche amincie cda
avant de s'endormir paganel voulut prendre un rel vement exact du colorado et il le pointa sur sa carte avec un soin particulier dfaut du yarou dzangbo tchou qui coulait sans lui dans les montagnes du tibet
et au milieu des prils accumuls sur sa route il ne regretta pas l'lan gnreux qui l'avait entra n jusque dans ces sauvages pays ses compagnons taient dignes de lui ils partageaient ses nobles penses et voir leur physionomie tranquille et fi re on ne les e t pas crus entra ns vers une suprame catastrophe
pouvais-je agir autrement si pour n'avoir pas suivi vos instructions la lettre une catastrophe f t arrive n'aurais-je pas t coupable auriez-vous fait autrement capitaine non tom rpondit john mangles mais qu'avez-vous pens demanda
les maoris ne pouvaient plus voir leurs prisonniers le moment d'agir tait venu il fallait procder avec rapidit glenarvan paganel mac nabbs robert le stewart les deux matelots se mirent l'oeuvre simultanment
ils voulaient donc les viter tout prix et gagner la c te orientale o les missionnaires ont fond quelques tablissements de plus cette portion de l le avait chapp jusqu'ici aux dsastres de la guerre et les partis indig nes n'y battaient pas la campagne
l le fleuve profondment encaiss se dcha nait avec la violence d'un rapide mais la vigueur des indig nes double et rgularise par un chant qui rythmait le battement des rames enleva l'embarcation sur les eaux cumantes le rapide fut dpass et le waikato reprit son cours lent bris de mille en mille par l'angle de ses rives
les esclaves les gens du bas peuple ne peuvent y prtendre les chefs cl bres se reconnaissent au fini la prcision et la nature du dessin qui reproduit souvent sur leurs corps des images d'animaux quelques-uns subissent jusqu cinq fois l'opration fort douloureuse du moko plus on est illustre plus on est â illustrâ dans ce pays de la nouvelle zlande
austin courut sa cabine du gaillard d'avant pendant la minute que dura son absence on se regardait on se taisait sauf le major qui l'oeil fix sur paganel dit en se croisant les bras â par exemple il faut avouer paganel que ce serait un peu fort
les embarcations s'aventur rent dans l'paisseur d'un nuage de vapeurs blanches ses blouissantes volutes s'tageaient en d me au-dessus du fleuve sur ses rives une centaine de geysers les uns lanant des masses de vapeurs les autres s'panchant en colonnes liquides variaient leurs effets comme les jets et les cascades d'un bassin organiss par la main de l'homme
thalcave regardait ce man ge d'un air tranquille sans laisser voir s'il comprenait ou non la leon du gographe dura plus d'une demi-heure puis il se tut pongea son visage qui fondait en eau et regarda le patagon
vers le soir kai koumou accosta au pied des montagnes dont les premiers contreforts tombaient pic sur d'troites berges l une vingtaine d'indig nes dbarqus de leurs canots prenaient des dispositions pour la nuit des feux flambaient sous les arbres un chef l'gal de
en effet le fleuve coulait entre ces sources chaudes signales de tout temps la curiosit des touristes l'oxyde de fer colorait en rouge vif le limon des berges o le pied n'e t pas rencontr une toise de tuf solide
t le â taparungaâ un chassier aux ailes noires au ventre blanc au bec rouge s'enfuyait sur ses longues pattes tant t des hrons de trois esp ces le â matukuâ cendr une sorte de butor mine stupide et le magnifique â kotukuâ blanc de plumage jaune de bec noir de pieds regardaient paisiblement passer l'embarcation indig
aussi indiens errants ou tribus sdentaires vivant sous la loi des caciques ne se rencontraient pas si d'aventure quelque cavalier nomade apparaissait au loin il s'enfuyait rapidement peu soucieux d'entrer en communication avec des inconnus
le soir les chevaux s'arrat rent au bord d'un vaste lac aux eaux fortement minralises lure lanquem nomm â lac amerâ par les indiens qui fut en tmoin de cruelles reprsailles des troupes argentines
la nuit et la journe suivante n'offrirent aucun incident digne d'atre relat on allait vite et bien un sol uni une temprature supportable rendaient facile la marche en avant vers midi cependant